Cuisine vintage Vs années 2000

8 septembre 2009

En faisant le tri dans les affaires de mes grands-parents, je suis tombée sur un livre de cuisine des années 50. Ma grand-mère avait du l’acheter dans les premières années de son mariage et être séduite par ce "livre nouveau [qui] a été étudié pour la vie actuelle ; il est votre compagnon de cuisine, consultez-le régulièrement."

Evidemment, après plus de 50 ans, ce livre résolument moderne apparaît un rien désuet. Les chapitres correspondent aux étapes obligées de la vie d'une femme moderne: "Seule pour déjeuner", "Le patron, invité de marque", "Dimanche, repas des enfants". L'ouvrage ne se contente pas seulement de délivrer quelques secrets de cuisine, il fournit aussi des conseils dont je vous laisse apprécier l'utilité. Ainsi, au sein des deux sections consacrées au mari, "Le mari: dîner en tête à tête" et "Le mari est seul", vous pourrez lire:

"Vous êtes partie pour la journée voir votre tante en province. Votre mari rentrera déjeuner seul. Préparer tout, de façon à lui éviter le plus petit effort inutile. Notez sur un papier ce qu'il doit remettre au four et réchauffer. Disposez un joli couvert dans la salle de séjour avec fleurs, radio, journaux, cigare. N'assaisonnez pas la salade, mais lavez-la. Mettez-la dans un linge humide et préparez l'assaisonnement à part. Mettez le pain au réfrigérateur, il ne durcira pas. Préparez le café moulu dans la cafetière automatique. Il trouvera ce repas si amusant, qu'il ne cessera de vous regrettez."

Je ne sais pas ce qui est le plus drôle dans cette description : le rôle un poil archaïque de la femme ou l’image de l’homme qui transparaît en creux, son incapacité à faire réchauffer un plat sans indications ou à dompter une cafetière automatique.

De mon côté, je suis tranquille puisque l’homme est en voyage. A moi donc les ingrédients qui ont difficilement droit de citer dans la cuisine d’habitude. Je vous présentais récemment le tofu frit aux légumes (tofu + légumes, apparemment une association qui ne fait frémir les hommes que de terreur, heureusement « frit » rattrape un peu le coup). Aujourd’hui, nous nous concentrerons sur une version 2009 du pain aux épinards. Et, on découvrira bientôt des petits pains à la cannelle de Henning Mankell (oui, la cannelle fait aussi parti des ingrédients blacklistés).

Libre à vous de réaliser la version années 50, dans ce cas je serai curieuse d’avoir vos retours. Pour aujourd’hui, je vous propose plutôt une version 2009, inspirée d’un plat servi chez Pierre-Emile, un traiteur que j’apprécie beaucoup.

Version années 2000 : pain d'épinards aux pistaches et aux pruneaux

1 œuf
1/8 de litre de lait
30 gr. de farine
Sel, poivre
450 gr. d’épinards hachés (surgelés et bien égouttés)
80 gr. de pistaches décortiquées, non salées
1 douzaine de pruneaux dénoyautés

Pensez à décongeler les épinards au moins une demi-journée à l’avance afin de pouvoir les égouter. Mélangez les épinards avec les pruneaux et les pistaches. Battre l’œuf avec le lait, y ajouter la farine, salez, poivrez. Versez cet appareil sur les épinards. Placez le mélange dans un moule à cake. Faites cuire 45 minutes à 200°.

Version années 50 : pain de chicorée

1 kg de chicorée frisée
5 œufs
1 grand bol de béchamel
Sel, poivre
50 gr. de beurre

Lavez et éplucher la chicorée. Mettez-la à cuire à l’eau bouillante salée pendant 15 min. Egouttez-la et pressez-la entre vos main pour en extraire toute l’eau. Hachez-la au hachoir. Faites une béchamel bien épaisse, ajoutez-u la chicorée, remuez bien et laisser cuire 5 min. Salez, poivrez. Hors du feu, lorsque le mélange est tiède, ajoutez les 5 œufs battus en omelette. Beurrez grassement un moule à charlotte, versez-y l’appareil et mettez à cuire à bon four 45 min. Démoulez et servez avec une sauce tomate ou une sauce béchamel au fromage.